Accident vasculaire cérébral: reconnaitre et aider
Un accident vasculaire cérébral (attaque cérébrale, apoplexie) est toujours une urgence absolue. Plus vite le patient est pris correctement en charge, plus grandes sont ses chances de survivre et d’avoir moins de séquelles à vie. Un article publié dans le journal info@herz+gefäss présente comment la population peut venir vite et bien en aide aux nombreux patients de l’accident vasculaire cérébral.
En effet: plus vite une victime est amenée dans un de ces "Stroke-Centers", plus grande est sa chance de survivre et plus faibles sont ses risques de souffrir de séquelles à vie.
Il faut donc encourager la population à reconnaitre et réagir rapidement lors d’un AVC chez soi-même ou chez une autre personne, selon des experts qui expliquent aussi comment faire.
Les "Stroke-Centers" se trouvent dans les villes suivantes de Suisse: Bâle, Berne, Aarau, Zurich, St-Galles, Lausanne, Genève et Lugano.
Un accident vasculaire cérébral est potentiellement mortel
L’accident vasculaire cérébral (AVC) est, après les maladies cardiovasculaires et les cancers, la troisième cause la plus fréquente de morts dans les pays occidentaux. Un AVC est une des causes les plus fréquentes d’handicap acquis chez l’adulte.
Un AVC, aussi nommée attaque cérébrale ou apoplexie, est la plupart du temps du à un caillot sanguin (thrombus) qui provoque une réduction de la circulation sanguine (ischémie) dans le cerveau.
Lorsque les symptômes d’un AVC ne sont que passagers (de quelques minutes jusqu’à maximum 24 heures), il s’agit alors d’un AIT (accident ischémique transitoire, ou ischémie cérébrale transitoire = ICT, ou encore mini-AVC). L’AIT, contrairement à l’AVC, ne laisse en général aucun handicap derrière lui. Mais : un AIT peut être le précurseur d’un AVC.
Un saignement dans le cerveau peut aussi causer un AVC. Mais ce processus est plus rare que les deux autres cités auparavant.
De nombreuses victimes diagnostiquées et traitées trop tardivement
Les experts cités dans le journal scientifique donnent les raisons suivantes pour expliquer pourquoi de nombreuses personnes sont encore traitées trop tardivement lors d’un AVC:
- Le patient ne peut plus s’exprimer car l’AVC affecte le centre cérébral de la parole.
- Le patient nie les symptômes ou ne les reconnait pas (par exemple lors de symptômes sur la moitié du corps uniquement).
- Le patient est seul et sans aide.
- Les symptômes débutent durant le sommeil et ne sont remarqués que plus tard.
- Les symptômes d’un AVC sont méconnus.
- La dangerosité de ces symptômes n’est pas reconnue.
- Ces symptômes sont minimisés: "Ca va passer!"
Selon les experts, il faut souvent plus de temps pour que la victime ou ses proches reconnaissent les symptômes d’un AVC et demandent de l’aide que pour le transport du patient vers un Stroke-Center. Ils recommandent donc de mieux informer la population sur les symptômes d’un AVC. En effet : plus vite le diagnostic est posé et le traitement est débuté, plus grande est la chance de survie et plus faible est le risque de la présence de séquelles à vie.
Des études scientifiques auraient par ailleurs démontré qu’une unique campagne de sensibilisation ne permettrait d’obtenir plus de diagnostics rapides que pour un certain temps seulement. En effet, cet effet bénéfique serait disparu après quelque mois déjà. Ils recommandent donc que les campagnes de prévention touchent premièrement les enfants scolarisés puis soient répétées à l’âge adulte.
Un accident vasculaire cérébral est-il évitable?
Facteurs de risque pour un accident vasculaire cérébral:
- Hypertension artérielle
- Surcharge pondérale
- Cholestérol élevé
- Manque d’exercice physique
- Historique familial
- Sexe féminin
- Cigarette
- Diabète sucré
- Fibrillation auriculaire (un trouble du rythme cardiaque fréquent), et autres maladies cardiaques
- Accident vasculaire cérébrale précédent chez le patient
- Apnées du sommeil
- Alcoolisme et consommation de drogues
Il est donc facile à voir que beaucoup de ces facteurs de risque peuvent être évités.
Reconnaitre les symptômes
Les symptômes les plus fréquents d’un AVC qui peuvent être reconnus par tout le monde sont:
- Difficultés soudaines de la coordination et de la marche (par exemple soudainement: s’achopper, avoir une démarche hésitante, tomber à terre, bouger les extrémités de manière grossière)
- Troubles soudains de la vision d’un ou des deux yeux sous la forme d’une vision double ou d’une limitation du champ visuel
- Troubles de la sensation, faiblesse ou paralysie d’une moitié du visage (souvent visible sous la forme d’un abaissement du coin de la bouche ou par des difficultés à avaler); paralysie d’un bras, d’une jambe, ou d’un moitié complète du corps
- Troubles sévères de la parole: la parole est bafouillée, hachée, confuse ou même totalement absente
- Vertige, confusion, troubles de la perception (lieu et temps par exemple)
Si un ou plusieurs de ces symptômes surviennent chez soi ou une tierce personne, il faut immédiatement appeler les secours médicaux d’urgences (Numéro de téléphone: 144) et indiquer le soupçon d’un accident vasculaire cérébral.
Important: le patient doit aussi absolument être pris en charge par un médecin si les symptômes ne sont que passagers - voir même s’ils ont disparus – c’est-à-dire lors d’un AIT (mini-AVC). En effet, un "véritable" AVC peut en découler. Il ne faut jamais laisser seul un tel patient, y compris s’il se dirige vers un hôpital!
Ce patient doit être immédiatement amené par ambulance directement dans un Stroke-Center pour y être pris en charge correctement.
Après les soins d’urgences, une partie de ces patients peut retourner à la maison, alors que l’autre devra aller dans un hôpital régional ou dans un centre spécialisé de réhabilitation.
Suivi médical
Comme le risque de souffrir d’un second AVC est grand, il est primordial de prendre en charge les facteurs de risque.
Cela comprend le traitement de maladies (par exemples l’hypertension artérielle, le diabète sucré, la fibrillation auriculaire et autres maladies cardiaques, etc.), mais aussi d’éviter les autres facteurs de risque tels que la consommation d’alcool et de cigarettes, la surcharge pondérale, etc. Après avoir survécu à un AVC, il est aussi la plupart du temps requis de suivre un traitement médicamenteux prophylactique anti-AVC à vie.
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15.04.2013