La peau, organe-frontière avec l’environnement
La peau, plus grand organe humain avec une surface d’1,5 à 2 mètres carrés, forme notre enveloppe corporelle extérieure.
En tant qu’organe-frontière, elle joue notamment un rôle majeur dans le système immunitaire du corps. Elle donne également à chaque individu son apparence propre.
En cas de blessures ou autres affections cutanées, le corps s’efforce de restaurer au plus vite la fonction de barrière protectrice de la peau. Outre les traitements médicaux, les pommades ou les crèmes de soin permettent de renforcer le processus naturel de régénération et de cicatrisation de la peau.
Structure de la peau
Les trois principales couches de la peau
L’épiderme (epidermis)
L’épiderme a pour fonction principale de renouveler en permanence et tout au long de la vie les cellules cutanées qui se trouvent à la surface de la peau. Et c’est dans la couche cellulaire la plus profonde de l’épiderme que de nouvelles cellules se forment sans cesse avant d’être poussées vers le haut. Ces cellules se durcissent lentement et meurent pour former ensuite la couche cellulaire la plus superficielle de l’épiderme, très résistante, appelée la couche cornée (stratum corneum). Dans l'épiderme se trouvent également des cellules essentielles pour le système immunitaire, notamment les cellules de Langerhans. Ces cellules, qui sont uniquement présentes dans la peau, interceptent les substances nocives qui ont pénétré la surface cutanée et alertent le système immunitaire. L’épiderme est la seule couche de la peau dépourvue de vaisseaux sanguins.
La couche cornée peut être représentée comme un assemblage de briques et de mortier, les «briques» étant symbolisées par les cellules cornées nécrosées. Le «mortier», qui maintient fermement les cellules cornées ensemble et comble les espaces intercellulaires, est principalement composé de lipides (graisses). De plus, un film protecteur couvre toute la surface de la peau, à la manière de l’enduit appliqué sur un mur. Ce film protecteur est composé d’un mélange de sébum (corps gras) et d’eau. Cette émulsion détermine le type de peau (peau grasse, normale ou sèche). Avec un pH situé entre 5,5 et 7, cette émulsion est «légèrement acide», c’est pourquoi elle est appelée manteau acide protecteur de la peau. Aidée par ce film protecteur, la couche cornée empêche la pénétration de substances étrangères, diminue la perte d’eau et constitue ainsi la principale barrière de protection cutanée.
Le derme (dermis ou couche dermique)
Le derme se compose essentiellement d’un tissu conjonctif dense, formé par un réseau de fibres conjonctives très élastiques et de fibres conjonctives quasiment inélastiques (fibres de collagène). C’est cette structure fibreuse qui confère à la peau élasticité, tonicité et fermeté. Les fibres de collagène d’une peau jeune peuvent absorber de grandes quantités d’eau, donnant ainsi à la peau sa tension interne élevée (turgescence cutanée). Avec l’âge, elles perdent peu à peu cette propriété et la peau a tendance à se rider. Par ailleurs, toutes sortes de glandes, de nerfs, de vaisseaux sanguins et de fibres musculaires, sans oublier les annexes de la peau (follicules pileux, glandes sébacées, glandes sudoripares, glandes sudoripares apocrines), se trouvent dans cette couche réseau. Elle abrite en outre les cellules sensorielles à l’origine de la sensibilité à la pression, au toucher, aux vibrations, à la température et à la douleur.
L’hypoderme (subcutis)
L’hypoderme se compose de tissu conjonctif mou et de tissu adipeux sous-cutané. Sa fonction principale est de stocker de la graisse et de l’eau. Le tissu adipeux diffère très fortement en fonction de la région du corps, de l’état nutritionnel, de la situation hormonale, de l’âge et du sexe, et joue un rôle important dans le métabolisme lipidique et glucidique. Il sert d’amortisseur (protection des organes situés sous l'hypoderme contre la pression et les chocs), d’isolant (accumulateur de chaleur) et de lieu de stockage des nutriments dans lequel le corps peut puiser si besoin.
Les annexes de la peau
- Les poils et les cheveux servent avant tout d’isolants thermiques contre le froid et protègent notre tête contre les puissants rayons du soleil.
- Les ongles facilitent la préhension et le toucher et évitent de se blesser au niveau des extrémités des doigts et des orteils.
- Les glandes sébacées sont reliées aux follicules pileux (racines du poil). Le sébum protège la peau et les poils/cheveux du dessèchement et permet à la peau de conserver sa souplesse. De plus, il inhibe le développement de certaines bactéries. Le sébum (corps gras) produit de la chaleur et recouvre toute la surface de la peau.
- Les glandes sudoripares sont responsables de la régulation thermique. Elles produisent de la sueur, qui est composée à 99% d’eau et s’évapore sur la surface du corps, refroidissant ainsi le corps en cas de surchauffe (effort physique, fièvre).
- Les glandes sudoripares apocrines se trouvent au niveau des aisselles, des cheveux et des poils pubiens. Avec l’odeur de la sueur produite, elles donnent à chaque personne son odeur corporelle caractéristique.
La texture de la peau
La tension (turgescence cutanée), le degré d’hydratation, la pilosité et la structure de la surface cutanée déterminent la texture de la peau. La turgescence cutanée renseigne sur le degré d’hydratation de la peau et dépend de la teneur en eau et en électrolytes du corps. Une tension normale rend la peau résistante à la pression. Une alimentation saine et un bilan hydrique équilibré contribuent à conserver la tension élastique de la peau. Mais elle évolue malgré tout avec l’âge. Cette structure de la surface peut être modifiée par des sollicitations mécaniques ou physiques ou bien encore par des facteurs internes (maladies, p. ex.).
Les principales fonctions de la peau
- Fonction protectrice: La peau protège le corps des agressions extérieures.
- Régulation de la température: Une température corporelle constante est maintenue grâce au resserrement des vaisseaux sanguins de la peau (lorsqu’il fait froid) ou à leur dilatation (lorsqu’il fait chaud), ainsi que par la transpiration (refroidissement par évaporation).
Régulation de l’équilibre hydrique: La production de sueur libère de l’eau et du sel. - Perception sensorielle: La peau est notre plus grand organe sensoriel. C’est par la peau que nous ressentons les variations thermiques, la douleur, la pression, mais aussi le toucher.
- Défenses immunitaires: La peau comporte différentes cellules qui jouent un rôle important dans le système immunitaire de l’organisme.
- Fonction métabolique et de stockage: La peau participe à la fabrication de vitamine D et aide le corps à se débarrasser de ses toxines. Elle sert aussi d’organe de stockage des graisses, des glucides, des liquides et des sels.
- Communication: La peau détermine notre apparence extérieure, participe à l’échange d’informations émotionnelles par le biais de signaux corporels (rougissement ou blêmissement) et renseigne sur l’état psychique («miroir de l’âme») et physique d’un individu. Ces signaux sont particulièrement marqués au niveau du visage, du cou ou du thorax.