Fibrillation auriculaire et risque thrombo-embolique
La fibrillation auriculaire est un trouble du rythme cardiaque fréquent qui nécessite un traitement anticoagulant à vie (voir aussi Situations à risque).
En effet, la fibrillation auriculaire favorise la formation de caillots sanguins (thrombus) dans le cœur qui peuvent ensuite être transportés par le flux sanguin vers le cerveau. Conséquence la plus redoutée: l’AVC/attaque cérébrale.
Les patients atteints de cette forme d’arythmie auriculaire doivent être traités de manière préventive contre la formation de thrombus, ce qui permet dans le même temps d’écarter la principale cause d’AVC.
Sommaire
- Fibrillation auriculaire - lorsque le coeur perd le rythme
- Quelles sont les personnes les plus exposées au risque de fibrillation auriculaire?
- Quelles sont les causes de la fibrillation auriculaire?
- Les différentes formes de fibrillation auriculaire
- Les symptômes de la fibrillation auriculaire
- Les complications de la fibrillation auriculaire
- Le traitement de la fibrillation auriculaire et la prévention de la thrombose (caillots sanguins)
- Les mesures générales de prévention des arythmies cardiaques
Fibrillation auriculaire – lorsque le cœur perd le rythme
La fibrillation auriculaire est l’un des troubles du rythme cardiaque les plus fréquents. La fréquence auriculaire (contraction des oreillettes) est alors d’environ 250 battements par minute. Cette arythmie perturbe la fonction cardiaque dans son ensemble et la fréquence cardiaque dépasse 100 battements par minute. Pour le patient, cela se traduit par un pouls irrégulier, des palpitations ou des battements cardiaques subitement accélérés. Sa capacité d’effort est limitée et il ressent une anxiété et une sensation d’angoisse. Mais chez certains patients, ce trouble du rythme cardiaque n’occasionne aucun symptôme.
En cas de fibrillation auriculaire, le muscle cardiaque n'est plus en mesure d'assurer pleinement son rôle de pompe. Après quelques temps, la fonction cardiaque est fortement altérée: le cœur pompe moins de sang dans les vaisseaux, ce qui provoque des troubles sérieux. Dans un premier temps, les ventricules sont capables de compenser ce déficit. Mais à plus long terme, ils s'affaiblissent et le débit cardiaque devient insuffisant (insuffisance cardiaque).
La fibrillation auriculaire peut être à l’origine d’un AVC lorsqu’elle occasionne un ralentissement du débit sanguin dans les ventricules et favorise ainsi la formation de thrombus. Ces thrombus peuvent ensuite migrer via le flux sanguin vers les artères cérébrales et les obstruer. La fibrillation auriculaire multiplie par cinq le risque d’AVC et par deux le risque de mort par arrêt cardiaque.
Quelles sont les personnes les plus exposées au risque de fibrillation auriculaire?
Globalement, le risque de fibrillation auriculaire augmente avec l’âge. Environ 4% des plus de 60 ans et 10% des plus de 85 ans souffrent de ce trouble du rythme cardiaque. La fibrillation auriculaire augmente le taux de mortalité et est fréquemment à l'origine d'une hospitalisation ou d'une mort cardiaque subite. Elle peut également toucher les personnes plus jeunes. La fibrillation auriculaire apparaît puis se manifeste pendant un certain temps sous forme d’épisodes aigus relativement courts, ce qui explique qu’elle ne soit souvent pas diagnostiquée.
Quelles sont les causes de la fibrillation auriculaire?
- La cause de la fibrillation auriculaire reste inconnue chez un tiers des patients.
- Elle résulte chez un tiers des patients d'une maladie coronarienne.
- Elle peut survenir à la suite d'un infarctus du myocarde.
- Un tiers des patients souffre d'hypertension.
- 20% des cas sont attribuables à une valvulopathie cardiaque.
- Elle résulte dans 15% des cas d'une pathologie du myocarde.
- 3% des cas sont dus à une hyperthyroïdie.
- Elle peut survenir suite à une chirurgie cardio-thoracique (p.ex. un pontage).
- L’alcoolisme peut entraîner une fibrillation auriculaire.
- La bonne nouvelle: la consommation de thé et de café n’a aucun impact sur l'apparition d'une fibrillation auriculaire.
Les différentes formes de fibrillation auriculaire
- Forme paroxystique: la fibrillation auriculaire se manifeste sous forme d’épisodes d’une durée inférieure à 7 jours et se terminant spontanément.
- Forme persistante: la fibrillation auriculaire dure plus de 7 jours et nécessite un traitement.
- Forme permanente: la fibrillation auriculaire dure depuis plus de 6 mois.
La plupart des patients développent d'abord une fibrillation auriculaire paroxystique qui évolue ensuite vers la forme persistante puis permanente.
Les symptômes de la fibrillation auriculaire
En règle générale, les personnes concernées ressentent des palpitations accélérées ou irrégulières qui se manifestent spontanément et persistent parfois plusieurs heures. Sensation d’oppression, douleur dans la poitrine, fatigue et dyspnée sont d’autres symptômes possibles.
En savoir plus:
- Rubriques Thrombose/embolie et Situations à risque
- La rubrique Symptômes vous informe sur les premiers signes d’un AVC et d’un infarctus du myocarde.
Les complications de la fibrillation auriculaire
La fibrillation auriculaire est l’une des causes les plus fréquentes d’AVC.
Elle augmente également le risque d’embolie: en effet, la fibrillation auriculaire ralentit le débit sanguin dans les ventricules, ce qui favorise la formation de thrombus. Ces caillots sanguins peuvent ensuite se détacher et obstruer les artères cérébrales (embolie cérébrale) ou coronaires (infarctus du myocarde).
Dans le pire des cas, la fibrillation auriculaire provoque un arrêt cardiaque entraînant le décès. Selon la Fondation Suisse de Cardiologie, ce risque est sur 30 % plus élevé chez les patients atteints de fibrillation auriculaire que chez les personnes présentant un rythme cardiaque normal.
Le traitement de la fibrillation auriculaire et la prévention de la thrombose (caillots sanguins)
Comme décrit précédemment, la fibrillation auriculaire favorise la formation de caillots sanguins très dangereux. La prévention de la thrombose est donc essentielle chez les patients atteints d'arythmie auriculaire. Elle repose sur la prise régulière et à vie d'anticoagulants; on parle alors d’«anticoagulation du patient». Ces médicaments préviennent la formation de thrombus tout en diminuant le risque d'AVC.
L’inconvénient: un traitement anticoagulant continu augmente le risque d'hémorragies spontanées.
En savoir plus:
Autres possibilités de traitement de la fibrillation auriculaire
Contrôle de la fréquence cardiaque: un traitement médicamenteux est administré afin d'empêcher que le cœur batte trop rapidement. Le patient peut continuer à vivre normalement.
Contrôle du rythme cardiaque:
La maîtrise du rythme cardiaque vise à stopper la fibrillation auriculaire et restaurer un rythme cardiaque normal.
Il existe différentes méthodes de contrôle du rythme cardiaque:
- la défibrillation: utilisation d’un défibrillateur qui administre un choc électrique, également appelée cardioversion.
- l’ablation par cathéter: elle consiste à introduire une fine sonde dans le cœur. Ce cathéter stoppe la fibrillation en émettant des courants électriques qui vont détruire les tissus défectueux responsables de l’arythmie auriculaire. Cette méthode est utilisée lorsque le traitement médicamenteux n'a pas apporté d'amélioration.
Seul un cardiologue est en mesure de décider quelle méthode thérapeutique est la mieux adaptée pour chaque patient.
La prévention des arythmies cardiaques
Un mode de vie sain protège contre les troubles du rythme cardiaque. Une alimentation équilibrée, l’abstinence tabagique, une consommation modérée d’alcool et une activité physique régulière sont autant de mesures préventives.
Prévenir l’AVC
La fibrillation auriculaire augmente le risque d’AVC. C’est pourquoi il est essentiel de diminuer la coagulabilité du sang (c’est-à-dire fluidifier le sang) chez les patients atteints de cette arythmie cardiaque.
Les anticoagulants disponibles actuellement simplifient le traitement des patients. Certains nouveaux anticoagulants ne doivent être pris qu'une seule fois par jour. Autre avantage: ces substances ne requièrent pas de contrôles sanguins réguliers pour la surveillance de la coagulation.
Le diabète, l’hypertension, le tabagisme, un taux de cholestérol trop élevé sont d'autres facteurs de risque de l'AVC. Un mode de vie sain basé sur une alimentation équilibrée (beaucoup de fruits et légumes, peu de viande rouge, peu de graisses animales) et une activité physique (modérée mais régulière) contribuent à faire baisser le risque d'AVC.
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