Anatomie - Apparition du cancer du sein
Anatomie de la glande mammaire féminine
La glande mammaire féminine est constituée de tissu glandulaire, de tissu adipeux et de tissu conjonctif. Les lobules du tissu glandulaire produisent le lait maternel et débouchent sur de petits canaux. Ces canaux sont organisés en faisceaux et conduisent au mamelon. Outre les vaisseaux sanguins et les nerfs, des voies lymphatiques parcourent également le sein. Celles-ci sont constituées de vaisseaux et de ganglions lymphatiques et se dirigent principalement vers le creux de l’aisselle.
Des cellules cancéreuses peuvent être transportées par les voies lymphatiques. Les ganglions lymphatiques agissent alors comme des filtres et peuvent intercepter ces cellules. En cas de cancer du sein, les ganglions lymphatiques sont souvent touchés au niveau de l’aisselle. En règle générale, les ganglions lymphatiques axillaires sont tout au plus gros comme un petit pois, mous et pas ou peu palpables. En cas d’inflammation ou de maladie maligne, les ganglions s’altèrent; ils deviennent plus gros et plus durs.
Toute modification du sein doit faire l’objet d’examens diagnostiques et ce, même si chaque masse ou chaque modification n’est pas nécessairement un cancer du sein. Il s’agit très souvent de modifications bénignes telles qu’une mastopathie, un lipome ou un kyste. Toutefois, seul un examen médical peut déterminer de manière claire de quoi il est question.
Qu’est-ce que le cancer du sein, où apparaît-t-il?
Le cancer du sein apparaît lorsque la matière génétique est endommagée ou modifiée dans les différentes cellules somatiques, initialement saines, de la glande mammaire. Les causes de la modification pathologique de la substance génétique de ces cellules demeurent généralement incertaines. Au fil des années, voire même des décennies, se développent à partir de telles cellules endommagées des cellules cancéreuses qui n’assument plus les fonctions qui lui étaient originellement assignées. Les cellules dégénèrent, échappent à la surveillance normale du système immunitaire de l’organisme et se multiplient de manière incontrôlée.
Les cellules cancéreuses ne respectent plus aucune limite entre les tissus ou les organes et se propagent dans le tissu environnant pour le détruire. Par ailleurs, il arrive que quelques cellules cancéreuses se détachent de la tumeur et soient transportées par voie lymphatique ou sanguine dans d’autres organes, où elles peuvent se développer en tumeurs filles, appelées métastases.
Les différents types de cancer de sein:
Le cancer du sein, appelé carcinome mammaire dans le langage médical, présente différents types. Selon le comportement biologique du cancer du sein, son lieu d’apparition et le stade de la maladie, la médecine classe le cancer du sein en différents types et stades.
Classification en fonction du lieu d’apparition et du tableau clinique histologique
La classification en fonction du lieu d’apparition correspond au tissu mammaire à partir duquel le cancer s’est développé:
- Carcinomes canalaires (Avec 80% la forme la plus à partir des canaux galactophores)
- Carcinomes lobulaires (10-15% des carcinomes mammaires, à partir des lobules)
- Carcinome tubulaire (moins de 2% des carcinomes mammaires, forme particulière du carcinome canalaire)
- Carcinome mucineux (env. 1-2% des carcinomes mammaires, les cellules cancéreuses sécrètent du mucus)
- Carcinome médullaire (env. 1-2% des carcinomes mammaires, sans part de tissu glandulaire, répond bien à la radiothérapie, souvent palpable)
Les modifications qui sont encore très petites, n’ont pas encore pénétré le tissu environnant et n’ont pas formé de métastases sont appelées carcinome in situ et hyperplasie canalaire atypique. Ces tumeurs peuvent être détectées uniquement par mammographie et sont considérées comme des précurseurs du carcinome mammaire.
Classification en fonction des caractéristiques biologiques de la tumeur
La classification du cancer du sein en fonction du comportement biologique et des caractéristiques moléculaires des cellules cancéreuses est décisive pour le choix du traitement adapté. C’est pourquoi, avant tout traitement, les cellules cancéreuses mammaires font d’abord l’objet d’un examen biologique moléculaire. Il est alors surtout intéressant de déterminer si les cellules cancéreuses renferment des récepteurs des hormones sexuelles œstrogène et progestérone et si le récepteur HER2 (Human Epidermal Growth Factor Receptor 2) se trouve en grand nombre sur la surface cellulaire.
Carcinomes mammaires avec récepteurs hormonaux
Ces carcinomes mammaires sont appelés carcinomes RH+.
Au niveau des cellules cancéreuses présentant des récepteurs hormonaux, la croissance de la tumeur est favorisée par les hormones sexuelles. Par conséquent, la tumeur peut être traitée par des médicaments qui réduisent le taux d’hormones sexuelles dans l’organisme ou empêchent la fixation des hormones sur les récepteurs.
>>Voir Traitement antihormonal du cancer du sein
Carcinomes mammaires avec nombre élevé de récepteurs HER2
Ces carcinomes mammaires sont appelés carcinomes HER2+.
Les cellules cancéreuses HER2 positives présentent un nombre élevé de récepteurs HER2 au niveau de la surface cellulaire. Le nombre considérablement accru de récepteurs HER2 – on parle également de surexpression – entraîne un déferlement des signaux de croissance dans les cellules cancéreuses. Lorsqu’un facteur de croissance se lie aux récepteurs HER2, des signaux sont transmis vers l’intérieur de la cellule, activant ainsi la division cellulaire. En outre, la surexpression des récepteurs HER2 a pour conséquence que les récepteurs se regroupent et forment des paires (ce que l’on appelle la dimérisation), augmentant ainsi le nombre de signaux de croissance transmis vers l’intérieur de la cellule.
En collaboration avec l’industrie pharmaceutique, la médecine a développé des anticorps qui peuvent se fixer au récepteur HER2 à la place des facteurs de croissance. Il est ainsi possible d’empêcher la transmission des signaux de multiplication cellulaire et, en même temps, les cellules immunitaires de l’organisme reconnaissent les cellules cancéreuses comme étant étrangères et peuvent les détruire.
Classification en fonction du stade de la maladie
La classification en différents stades de la maladie dépend de la taille de la tumeur primaire, de l’atteinte des ganglions lymphatiques et de la présence de métastases à distance. A partir de là, la médecine a créé la classification TNM, T désignant la taille de la tumeur, N l’atteinte des ganglions lymphatiques et M la présence de métastases. Selon la classification disponible, le cancer du sein est classé en stades 0 IV. La classification T1aN0M0 correspond par exemple au stade I et signifie une taille de la tumeur de 1-5mm, aucune atteinte des ganglions lymphatiques et aucune métastase à distance.
De manière générale, la distinction est faite entre le stade précoce et le stade avancé. Il est question de stade avancé lorsque le cancer du sein s’est déjà propagé et a formé des métastases au-delà du sein ou lorsqu’une récidive est survenue après un traitement réussi.