La protection contre la dépendance commence dès le plus jeune âge

Les études le prouvent: plus les jeunes commencent tôt à consommer régulièrement de l’alcool et plus fréquemment ils s’enivrent, plus ils ont tendance à développer ultérieurement des problèmes liés à l’alcool.

Dans le cas du tabac également, la précocité de la consommation est déterminante. Toutes les mesures qui préviennent ou retardent le début de la consommation réduisent le nombre de fumeurs à l'âge adulte.

Les industriels du tabac et de l’alcool le savent également. Ils font donc une promotion ciblée auprès des jeunes et conçoivent leurs produits en conséquence.

Les alcopops ont été un exemple typique, avec leurs arômes sucrés et leur aspect de limonade donnant aux mineurs le goût de l’alcool. L’impôt a par la suite réduit l’attrait de ces boissons prémélangées à des spiritueux. Aujourd’hui, ce sont les bières, cidres et vins additionnés de jus de fruits ou de limonades qui, en élargissant l’offre de boissons alcoolisées, séduisent un public de jeunes.

Ignorance et barrières techniques

Dans le même temps, les points de vente éprouvent toujours des difficultés à protéger la jeunesse. La recherche de profit n’est pas forcément la seule raison à incriminer. Souvent, c’est l’ignorance qui est en cause, par exemple lorsqu’au cours d’une fête populaire le service est assuré par un personnel sans formation ni expérience, comme l’explique le dernier numéro du magazine web «Grand angle». C’est pourquoi l’ISPA propose des conseils et des outils aux organisateurs, afin de les aider à appliquer la législation relative à la protection de la jeunesse.

Dans de nombreux cas, ce sont aussi des difficultés techniques qui entravent la protection de la jeunesse. Ainsi, celle-ci ne peut être assurée efficacement pour les automates à cigarettes sans procéder à des restrictions notables ou à un changement radical du système de vente. La situation est similaire en ce qui concerne le commerce sur Internet.

L’ISPA est convaincu que la protection de la jeunesse est plus importante qu’une maximisation du chiffre d’affaires. Il exige une application encore plus stricte des dispositions relatives à la protection de la jeunesse, notamment à travers des mesures permettant de vérifier le respect des interdictions de vente à leur égard. Pour l’ISPA, la nécessité de faire des achats-tests avec des jeunes est donc incontestable. Le dernier numéro de «Grand angle» informe sur le sens et les objectifs des achats-tests ainsi que sur le débat juridique que ceux-ci suscitent.