Unir les efforts pour prévenir les maladies non transmissibles
Les maladies cardio-vasculaires, le diabète, le cancer, les maladies des voies respiratoires et d’autres maladies non transmissibles (MNT) constituent une charge croissante pour notre économie et causent des grandes souffrances auprès des personnes concernées et leurs proches.
Mais avec un mode de vie sain et un environnement favorable à la santé, il serait possible d’éviter ou de retarder l’apparition de ces maladies et d’offrir aux personnes qui en souffrent une meilleure qualité de vie. La Confédération, les cantons et Promotion Santé Suisse ont pour cela élaboré en collaboration avec leurs partenaires une Stratégie nationale de prévention des maladies non transmissibles. Ce projet est soumis à consultation jusqu’au 28 septembre 2015.
La Stratégie se concentre sur cinq affections qui représentent un fardeau particulièrement lourd en termes de souffrance humaine, mais aussi une charge importante pour le système de santé: le cancer, les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les maladies des voies respiratoires et les pathologies musculo-squelettiques (fortes douleurs dorsales, arthrose, etc). En raison de l'augmentation de l'espérance de vie, le nombre de personnes qui risquent d'être touchées par une ou plusieurs de ces maladies va croître au cours des prochaines années.
Aujourd'hui déjà en Suisse, le cancer, le diabète, les maladies cardio-vasculaires et les affections chroniques des voies respiratoires sont à l'origine de plus de 50% des décès précoces (moins de 70 ans) chez les hommes et de plus de 60% chez les femmes. Avec les maladies musculo-squelettiques, ces affections occasionnaient en 2011 des coûts pour la santé de 25,6 milliards de francs, soit environ 40% d'un total de 64,6 milliards de francs. A ces coûts directs pour la prise en charge médicale s'ajoutent des coûts indirects importants, tels que les pertes de productivité en raison des absences au travail pour cause de maladie, retraite anticipée ou soins donnés aux proches.
Les coûts indirects sont estimés à un maximum de 30 milliards de francs.
L'apparition de ces maladies est fortement influencée par les facteurs de risque suivants: manque d'activité physique, alimentation déséquilibrée, tabagisme et consommation excessive d'alcool et pourrait pour cela être en grande partie évitée ou retardée. De nombreux acteurs s'engagent ainsi depuis des années à tous les niveaux pour prévenir ces maladies. Cela comprend aussi bien des programmes pour la promotion du sport et de l'activité physique, l'engagement pour une offre équilibrée dans les cantines d'entreprise, l'information sur les risques que représentent le tabac et l'alcool pour la santé ou des services de conseil pour les personnes qui souffrent du diabète. L'introduction de mesures au niveau législatif, comme par exemple la protection contre la fumée passive, a également contribué à la prévention des maladies non transmissibles.
Les maladies non transmissibles et les coûts qu'elles entraînent vont continuer à augmenter en raison de l'évolution démographique et des changements dans notre mode de vie. Il est pour cela nécessaire de coordonner encore mieux les activités menées jusqu'à maintenant et d'utiliser le plus efficacement possible les moyens à disposition pour la prévention. C'est le but poursuivi par la Stratégie. Elle constitue un cadre cohérent pour la prévention de ces cinq maladies s'appuyant sur ce qui existe déjà et permet aux acteurs d'orienter leurs actions et leurs ressources.
Buts de la Stratégie nationale de prévention des maladies non transmissibles
La Stratégie vise à diminuer le nombre de personnes atteintes par cinq maladies non transmissibles, quel que soit leur statut social. Elle veut aussi grâce à un dépistage et un traitement précoces retarder leur apparition. Enfin, elle vise à atténuer les conséquences pour les personnes touchées et leurs proches. De manière générale, la Stratégie veut augmenter la qualité de vie de la population et ajouter des années de vie en bonne santé pour le plus grand nombre de personnes possible.
Les mesures qui seront élaborées dans un deuxième temps visent pour cela d'une part un large public, en particulier les personnes en bonne santé. Il s'agit d'informer la population sur les moyens d'influencer positivement sa santé et de renforcer ses compétences en la matière. Il est aussi important d'aménager des conditions de vie et de travail et un environnement qui offrent et facilitent l'accès à des options attrayantes en matière de santé. D'autre part, la réflexion sur des buts dans le domaine de la prévention dans les soins médicaux de base (comme par exemple la prévention des chutes par le médecin de famille ou les services de soins à domicile) doit être intensifiée.