Un signal fort contre la caisse unique aux effets néfastes
Après le rejet de l’initiative sur la caisse unique, le Conseil fédéral renonce aussi au contre-projet indirect qui rendrait l’assurance-maladie plus complexe et plus chère. Il met ainsi fin à l’amalgame contre-productif entre les réformes du système de santé et la caisse unique aux effets néfastes qu’une majorité du Parlement dénonce depuis des mois.
La décision prise ce jour par le Conseil fédéral est un pas dans la bonne direction. «C’est un signal fort contre la caisse unique et en faveur du libre choix des assurés», explique Verena Nold, directrice de santésuisse.
«La caisse unique recèle des risques incalculables pour notre excellent système de santé, qui est rapidement accessible à tous». La caisse unique priverait en effet les assurés du libre choix de leur assureur-maladie et de nombreux modèles d’assurance innovants. Par ailleurs, le changement de l’ancien au nouveau système d’assurance-maladie prendrait des années et coûterait au bas mot 2 milliards de francs – sans procurer aucun avantage aux assurés. De surcroît, l’initiative sur la caisse unique ne contient aucune mesure crédible pour réduire l’évolution des coûts. Il faut savoir qu’actuellement, 95% des primes sont utilisées pour payer les médecins, les hôpitaux et d’autres traitements; les frais administratifs des assureurs-maladie ne représentent que 5% des primes.
La fin d’un mauvais contre-projet
Le contre-projet indirect du conseiller fédéral Alain Berset à l’initiative sur la caisse unique ne contenait pas une seule mesure positive qui ne soit déjà en délibération au Parlement. La «réassurance» de même que la séparation de l’assurance de base et de l’assurance complémentaire étaient deux propositions inutiles et coûteuses. La «réassurance» empêcherait la gestion précautionneuse et économe des maladies onéreuses en créant de mauvaises incitations. La séparation de l’assurance de base et de l’assurance complémentaire renchérirait les deux domaines d’assurance – d’au moins un demi-milliard de francs par an rien que pour l’assurance de base. De plus, les assurés ayant une complémentaire perdraient une prestation très appréciée, à savoir la gestion par une seule et même caisse en cas de maladie. santésuisse est en revanche favorable à une meilleure compensation des risques qui est déjà dans une phase avancée au Parlement. Le contre-projet n’a fait que de la retarder et de l’entraver.