Renforcement de l’interprofessionnalité avec des responsabilités claires
La FMH salue la volonté de renforcer la collaboration interprofessionnelle dans le domaine de la santé et d’accorder davantage de compétences au personnel soignant. Mais c’est au législateur de définir les prestations fournies de manière autonome mentionnées dans l’initiative. Dans l’intérêt de la sécurité des patients, la FMH plaide pour le modèle de délégation, souple et éprouvé, préservant le rôle décisionnel du médecin.
L’initiative parlementaire «LAMal. Accorder plus d’autonomie au personnel soignant» soulève la question de la collaboration interprofessionnelle dans le domaine de la santé. L’initiative prévoit, entre autres, d’élargir les compétences du personnel soignant. La FMH salue cette démarche et soutient les efforts visant à approfondir la collaboration entre les différentes professions de la santé. Dans le même temps, elle considère que l’initiative n’est pas appropriée pour définir les nouveaux contours de l’interprofessionnalité.
L’initiative ne précise pas concrètement quelles prestations les soignants doivent «fournir de manière autonome», ni qui les définit ou les met à jour, alors que des motifs de responsabilité civile justifieraient ici à elles seules une délimitation claire. Il n’est pas acceptable pour le quotidien thérapeutique de fixer les compétences des médecins et du personnel soignant par voie d’ordonnance (administration fédérale). En revanche, c’est au législateur de délimiter par la loi les compétences de chacun. Du point de vue de la sécurité des patients et pour un meilleur suivi des soins intégrés, les médecins doivent conserver leur fonction coordinatrice et leur pouvoir de décision. En effet, leur rôle de pivot gagne de plus en plus en importance avec l’interaction accrue entre les différents fournisseurs de prestations. De la sorte, les médecins agissent parallèlement contre la fragmentation des soins.
Pour les raisons mentionnées, la FMH préconise d’élargir les compétences du personnel soignant dans le cadre du modèle de délégation. Ce modèle serait optimal non seulement pour les patients mais aussi pour le personnel soignant. Ainsi, en fonction des besoins du patient, et selon la qualification et la disponibilité du soignant, il sera possible de décider au cas par cas dans quelle mesure davantage de responsabilité doit être accordée dans le cadre ou au-delà des domaines thérapeutiques définis.