Nette progression des blessés graves et des tués
Les vélos à assistance électrique connaissent un véritable boom. Ils constituent une catégorie de véhicules séparée depuis l’introduction du nouveau procès-verbal d’accident en 2011. Le rapport SINUS 2013 du bpa – Bureau de prévention des accidents analyse pour la première fois les accidents impliquant un vélo électrique et note une nette progression des blessés graves et des tués, qui sont pour la plupart des usagers de vélos électriques de 45 ans ou plus. La proportion de dommages corporels graves subis dans des pertes de maîtrise est étonnamment élevée.
En comparant les chiffres de 2011 et 2012, on observe une nette progression des dommages corporels graves subis par les utilisateurs de vélos électriques (+25%). La hausse de 2 à 8 du nombre de ces usagers tués est particulièrement frappante, même s’il faut faire preuve de prudence dans l’interprétation de ces chiffres en raison du faible nombre de cas.
L’augmentation de l’exposition contribue certainement à cette évolution puisque le nombre total de vélos électriques vendus depuis 2005 a augmenté de plus de 50 000 rien qu’en 2012, passant à 185 000. L’analyse montre aussi qu’environ 35% des usagers de vélos électriques accidentés subissent des blessures graves voire mortelles. Cette proportion est de 27% chez les cyclistes, ce qui témoigne de la gravité des accidents. La part importante (près de 80%) des plus de 45 ans parmi les blessés graves et les tués est frappante, ce qui est probablement lié à l’exposition car ce sont souvent ces personnes qui roulent à vélo électrique au quotidien. Même s’il devait s’avérer que cette tranche d’âge n’a pas un surrisque de dommages corporels graves, c’est néanmoins là que le potentiel de prévention est le plus grand.
L’analyse selon le type d’accidents montre que les dommages corporels graves sont subis le plus souvent dans des pertes de maîtrise (57% contre 43% pour les collisions), ce qui est d’autant plus surprenant que le nombre de cas non recensés pour ce type d’accidents est certainement élevé.
Dans 64% des collisions graves impliquant un vélo électrique, les usagers antagonistes sont des conducteurs de voitures de tourisme et dans 17% des cas, des conducteurs de véhicules automobiles lourds ou de véhicules de livraison. La sous-estimation de la vitesse des vélos électriques a ici probablement une influence. En effet, les vélos électriques vont vite, en général sans pouvoir être différenciés des vélos classiques, si bien que les autres usagers de la route ne les associent guère à des véhicules rapides. C’est précisément le message de la campagne «Attention! Le vélo électrique est plus rapide qu’on ne le pense.», lancée ce printemps par Visana business et le bpa.