Changement climatique et santé - des mesures s’imposent en Suisse
Lors de la Conférence suisse de santé publique 2015, qui s’est déroulée les 17 et 18 septembre à Genève, les rapports entre changement climatique et santé ont été démontrés de manière convaincante. Une politique climatique active et des stratégies de prévention efficaces sont non seulement nécessaires en Suisse aussi mais de plus, elles auront des effets positifs sur la santé au niveau local.
Le climat va continuer de se modifier à long terme. D’après les modèles climatiques, on peut s’attendre jusqu’à la fin du 21ème siècle, suivant les scénarios et l’efficacité des mesures de politique climatique, à un réchauffement allant jusqu’à 4,8 °C. Un grand nombre d’études prouvent que ces hausses de température s’accompagnent de risques pour la santé. Les évènements météorologiques extrêmes tels que les vagues de chaleur représentent un danger pour la santé. Les prévisions climatiques indiquent qu’à l’avenir, les épisodes de forte chaleur seront plus fréquents et plus intenses.
La chaleur peut entraver les capacités physiques et intellectuelles, d’où résultent des répercussions sur l’économie. Les vagues de chaleur sont la cause de décès prématurés surtout chez les personnes âgées. Elles entraînent une augmentation des admissions dans les services d’urgence en raison de troubles respiratoires et cardiovasculaires. Les maladies psychiques se font également ressentir plus fortes pendant les périodes de chaleur. Les températures élevées associées à l’absence de rafraichissement nocturne et à une humidité élevée expliquent probablement largement ces résultats.
Le changement climatique influence aussi l’apparition de maladies infectieuses. En conséquence des échanges commerciaux globaux, le moustique-tigre asiatique s’est installé d’abord dans le sud de l’Europe, puis s’est propagé le long des axes de circulation en Suisse méridionale et Suisse du Nord. Le changement climatique fait que ces vecteurs responsables de plusieurs maladies trouvent de bonnes conditions dans une partie toujours plus importante de notre pays. Suite à la mobilité croissante sur le plan global il faut même s’attendre à voir apparaître un jour des maladies comme les fièvres de chikungunya et de dengue en Suisse.
Les étés caniculaires modifieront également la présence et la dynamique de dissémination des tiques. En l’absence de mesures préventives, cela pourrait contribuer à une propagation des maladies transmises par les tiques que sont l’encéphalite à tique (MEVE) et la borréliose. La hausse de la température moyenne peut impliquer un allongement de la saison des pollens, ce qui constitue un problème de plus en plus important pour les personnes allergiques et les force à prendre toujours plus de médicaments.
Il a été souligné au cours de la conférence que les influences directes du changement climatique sur la santé se feront moins sentir dans les pays riches, comme la Suisse, que dans les pays du Sud, où la pauvreté, le manque d’infrastructures et de lois en la matière aggraveront encore la situation et entraveront la mise en pratique de stratégies de prévention. Une politique climatique active de la Suisse et des entreprises suisses présentes à l’étranger profitera non seulement au climat mais également à la santé, et ce de manière directe et instantanée.