Aînés: ils traversent souvent au péril de leur vie
19% des tués sur les routes helvétiques sont des piétons. Plus de la moitié d’entre eux ont plus de 65 ans. Le principal problème de ces aînés est la traversée des routes, surtout à l’intérieur des localités. Une feuille d’information et un dossier de sécurité du bpa – Bureau de prévention des accidents montrent comment la prévention peut améliorer cette situation.
Voici un domaine dans lequel la Suisse n’est pas exemplaire: avec 30 piétons de plus de 65 ans tués pour un million de personnes du même âge, la sécurité des aînés n’y est pas particulièrement reluisante en regard de celle d’autres pays d’Europe occidentale. La situation est encore pire en Autriche, au Portugal et en Espagne (35 à 45 victimes). Les champions de la sécurité sont les Pays- Bas et surtout la Suède, où le nombre de piétons tués par million de seniors est inférieur de plus de la moitié à celui de la Suisse.
En chiffres absolus, la situation des piétons s’est améliorée en terres helvétiques, mais pas aussi rapidement que pour les autres usagers de la route: on dénombrait ainsi 148 piétons tués en 1992, contre 75 en 2012. L’analyse des piétons grièvement ou mortellement blessés en fonction de l’âge révèle que plus de la moitié d’entre eux ont plus de 65 ans. Les aînés sont donc particulièrement touchés, ce qui s’explique notamment par le risque de décès: celui-ci augmente considérablement avec l’âge. Parmi les adolescents et les jeunes adultes, seul 1 piéton grièvement accidenté sur 15 environ succombe à ses blessures. Ce rapport est de 1:7 chez les 65–69 ans et même de 1:4 chez les plus de 80 ans.
Les accidents mortels de piétons sont pour plus de 60% des collisions entre un piéton qui traverse la chaussée et un véhicule qui va tout droit. Le taux dépasse même 70% chez les plus de 65 ans. Traverser, et non cheminer le long des routes, constitue donc le principal problème, surtout en localité où se produisent 77% des accidents de piétons (87% pour les plus de 65 ans).
Afin de remédier à cette situation, il existe d’une part une série de mesures ayant trait à la technique de la circulation – dont les îlots centraux – qui permettraient de renforcer la sécurité aux passages pour piétons. La recherche accidentologique au niveau international recommande par ailleurs de signaler clairement aux automobilistes leur perte de priorité, p. ex. au moyen de la ligne de cédez-le-passage (triangles blancs). D’autre part, les possibilités relevant de la technique des véhicules, notamment celles nées des systèmes d’assistance à la conduite, offriront sous peu un énorme potentiel de réduction du nombre et de la gravité des accidents de piétons. Enfin, si les altérations physiques et psychiques dues à l’âge sont inéluctables, elles peuvent néanmoins être compensées partiellement grâce à de l’entraînement ou à des thérapies.
Lien vers la feuille d’information «Senioren als Fussgänger» (en allemand) et vers le dossier de sécurité «Trafic piéton» (en allemand avec un résumé en français)
23.04.2013