Réactions ambivalentes aux modèles de soins intégrés
Pas de majorité pour les modèles de soins intégrés, telle est la conclusion à laquelle aboutit le «Moniteur de la santé 2010». Les solutions envisagées jusqu'ici ne conviennent qu'à une minorité des personnes interrogées.
Il ressort en outre de l'enquête représentative actuelle menée par l'Institut de recherches gfs.berne que le contrôle des médicaments doit rester une affaire nationale et que les cantons doivent assumer un rôle déterminant dans le système de santé. Les citoyennes et citoyens considèrent sans illusion l'évolution des primes des caisses-maladie, et les espoirs de stabilisation à cet égard ont largement disparu. La disposition à payer soi-même des prestations médicales diminue par là-même aussi de plus en plus.
Les modèles de soins intégrés sont depuis longtemps déjà un sujet central dans le débat de politique de santé. Les responsables politiques placent de grands espoirs dans ce type de modèles. Il en va autrement des citoyennes et des citoyens. Selon leurs propres indications, seuls 10 pour cent sont assurés auprès d'un modèle de soins intégrés. 18 autres pour cent pourraient envisager ce type d'assurance. Le potentiel que présente cette solution se situe donc aux alentours d'un tiers de tous les citoyens de notre pays. Il en résulte un «Non» clair et net de 58 pour cent à la question : «Une assurance auprès d'un modèle de soins intégrés entre-t-elle pour vous en question?». Le principal déterminant pour ce comportement est l'âge. C'est la tranche d'âge des 30-39 ans qui pourrait le plus s'intéresser à ce modèle d'assurance (36%), et le moins la tranche des 60-69 ans (21%). Il existe également des différences entre les sexes: les hommes ayant une attitude un peu plus positive que les femmes. Le niveau personnel d'information sur le sujet semble n'avoir qu'une influence très limitée sur l'attitude. Les personnes interrogées qui qualifient de bon leur état de santé peuvent plutôt s'imaginer se faire assurer auprès d'un modèle de soins intégrés.
Meilleure perception personnelle de l'état de santé
Dans la période 2000-2005, les Suissesses et les Suisses avaient tendance à porter un jugement de plus en plus critique sur leur état de santé. On observe ici une certaine stabilisation au cours des quatre dernières années. A la question : «Comment vous sentez-vous actuellement sur le plan de la santé», 13 pour cent ont répondu «mal» dans l'enquête relative au «Moniteur de la santé gfs 2010». Or, il y a dix ans et au-delà, le pourcentage correspondant à cette réponse se situait régulièrement aux alentours de 1 pour cent. Les personnes interrogées vont plutôt moins souvent et plus tardivement qu'autrefois chez le médecin, mais, lorsqu'elles le font, elles attendent de recevoir le meilleur traitement possible, et non pas le meilleur marché.
Jugement positif sur la LAMal et le catalogue des prestations
Quatorze ans après l'introduction de la loi sur l'assurance-maladie (LAMal), 66 pour cent des personnes interrogées ont une impression «positive» ou «plutôt positive» du système de santé en Suisse. Le catalogue actuel des prestations de l'assurance de base est également jugé suffisant par une majorité (68%). Il n'est pratiquement pas question de réduction des prestations. Les partisans d'un élargissement se trouvent plutôt en Suisse romande qu'en Suisse alémanique.
Davantage de pression concurrentielle sur les prestataires de soins
Si les citoyennes et les citoyens devaient décider de mesures d'économie, ils les situeraient du côté des coûts administratifs des caisses-maladie (63%). De manière générale, la disposition à financer davantage de prestations diminue depuis 1997. Cela vaut tant pour les naturopathes que pour la médecine intensive ou la recherche pharmaceutique. L'aide et les soins à domicile (Spitex) continuent à susciter la même sympathie. Une personne interrogée sur trois leur consentirait davantage de moyens.
On souhaite que l'économie de marché exerce une pression sur les prestataires de soins. La disposition à accepter les génériques semble saturée (73%). En revanche, on réclame davantage que les assureurs-maladie négocient les prix des médicaments avec les fabricants (69%).
Crédibilité des pharmaciens
Les pharmaciens bénéficient actuellement de la meilleure réputation parmi les prestataires de soins en termes de compétence et de responsabilité, même si deux tiers des personnes interrogées considèrent que les pharmaciens sont des intermédiaires plutôt chers. S'agissant de la réputation, les médecins ont reculé au deuxième rang après plus de dix ans, suivis de près par l'industrie pharmaceutique. La science et les caisses-maladie ont nettement régressé.
L'influence de la branche pharmaceutique sur la force économique de la Suisse est jugée extrêmement forte. Avec 82 pour cent d'appréciations positives, elle arrive en troisième position, pratiquement à égalité avec les secteurs de la finance et du tourisme. Aux yeux des personnes interrogées, elle contribue dans une mesure importante à améliorer la qualité de vie et à accélérer la guérison des maladies. Les citoyennes et les citoyens sont en revanche moins optimistes en ce qui concerne l'aptitude des nouveaux médicaments à entraîner un abaissement des coûts hospitaliers et des frais médicaux.
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24.06.2010