L’Aide Suisse contre le Sida a 25 ans
Le VIH/sida et les personnes atteintes ne doivent pas tomber dans l’oubli. Aujourd’hui, le drame des séropositifs se joue dans l’ombre.
Le spectre du VIH/sida semait l’épouvante voilà 25 ans. Des jeunes gens mouraient. Les images de malades du sida au stade terminal ont choqué la population. On n’en savait alors que très peu sur les modes de contamination et sur l’évolution de la maladie. La sexualité en a été fortement ébranlée. Le « sexe sans capote » a soudain pris des allures de roulette russe.
C’est alors que le coup d’envoi a été donné pour la création de l’Aide Suisse contre le Sida (ASS).
Fondation de l’ASS : une conférence de presse chargée d’émotion
« J’ai 50 ans, je suis homosexuel. Et j’ai le sida. » C’est avec ces paroles sonnant comme un coup de tonnerre que le célèbre journaliste André Ratti, fraîchement élu président de l’Aide Suisse contre le Sida, a ouvert la conférence de presse voilà 25 ans. La situation dans les années 80 était dramatique, la peur et l’incertitude immenses. On se posait énormément de questions : peut-on s’infecter en s’embrassant ? Peut-on donner la main à une personne séropositive ? L’Aide Suisse contre le Sida a informé la population sur les modes de transmission du virus, montré comment on pouvait s’en protéger et en a appelé à la solidarité avec les personnes atteintes.
Et aujourd’hui ? Des drames vécus dans l’ombre
Quelle est la situation en 2010 ? Le VIH tombe aujourd’hui facilement dans l’oubli. C’est inacceptable : en effet, il n’y a ni vaccin en vue ni espoir de guérison. Et chaque nouvelle génération doit être au courant pour ce qui est du VIH/sida et des autres infections sexuellement transmissibles.
A l’heure actuelle, il y a en Suisse quelque 25'000 personnes séropositives et, chaque jour, on constate deux nouvelles infections. Etre séropositif, c’est vivre avec une maladie chronique et prendre des médicaments sa vie durant. Avec des effets à long terme que l’on ne connaît pas.
Vivre avec le virus : la discrimination fait partie du lot
Si l’ombre de la mort planait sur les séropositifs voilà 25 ans, il est maintenant possible de vivre avec le virus. De nombreuses personnes séropositives sont bien intégrées et la plupart exercent une activité lucrative. Toutefois, elles sont confrontées à d’autres problèmes puisque les personnes atteintes sont discriminées pratiquement à tous égards. Ainsi, un séropositif ne peut pas conclure une assurance-vie et ne peut donc pas recourir à un crédit. L’accès à la propriété ou le statut d’indépendant restent un rêve pour bon nombre d’entre eux.
L’Aide Suisse contre le Sida offre alors un soutien, donne des conseils sur des questions juridiques et défend les intérêts des personnes atteintes à tous les niveaux.
Les 25 ans de l’Aide Suisse contre le Sida : un programme haut en couleur
Durant cette année anniversaire, l’Aide Suisse contre le Sida jette un regard en arrière sur son histoire mouvementée. Elle dresse un bilan et rappelle qu’il y a dans notre pays des personnes qui doivent vivre avec le virus. Une marche de solidarité à l’occasion de la Journée mondiale du sida 2010 (le 1er décembre) constituera le point d’orgue de cette année anniversaire. L’événement s’accompagnera de concerts avec des artistes suisses ainsi que d’un programme festif haut en couleur.
Vous trouverez des informations sur l’Aide Suisse contre le Sida et sur les activités en lien avec cet anniversaire ainsi qu’une rétrospective des 25 ans de lutte contre le sida sur www.aids.ch/f/25_ans
30.06.2010