Hyperplasie bénigne de la prostate: meilleure qualité de vie grâce à un traitement combiné
En matière de santé et de prévention, les hommes rechignent souvent à consulter. Des études ont montré que plus de 50% des hommes présentant des symptômes sévères d’une maladie prostatique et 80% de ceux présentant des symptômes modérés ne demandent aucun avis médical pendant les premières années. Pourtant, les hommes souffrant d’une hyperplasie bénigne de la prostate ont tout à gagner d’un traitement précoce.
La 6e édition du World Congress on Men’s Health (WCMH) intitulée „Why Men Die Earlier and Suffer More“ (Pourquoi les hommes décèdent plus tôt et souffrent davantage) a eu lieu du 9 au 11 octobre dernier à Vienne. Des spécialistes du monde entier ont fait le point sur les connaissances actuelles en matière de santé masculine et de médecine différenciée selon le sexe. GlaxoSmithKline a apporté son soutien financier à un symposium passionnant consacré à l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP).
Les hommes boudent les médecins
Plusieurs études ont établi que les hommes décèdent plus tôt que les femmes. Les spécialistes pensent toutefois que les gènes (responsables des différences entre les deux sexes) ne jouent là qu’un rôle minime. Ce phénomène est bien davantage attribué à un mode de vie moins sain (tabagisme, abus d’alcool, surpoids) et à une faible prise de conscience de ces risques par les hommes.
En ce qui concerne le cancer de la peau (mélanome), des études ont révélé que les hommes se rendent nettement plus tard chez le médecin que les femmes. L’étude PROBE (Prostate Research on Behaviour and Education) suggère elle aussi que les hommes présentant des symptômes d’une maladie prostatique tardent à demander l’avis d’un médecin: beaucoup d’entre eux pensent que les troubles dont ils souffrent sont un signe inévitable de vieillesse, c’est pourquoi ils repoussent la consultation médicale, même en cas de symptômes sévères. Souvent, ce sont même leur femme qui les pousse à consulter. Cette tendance est confirmée par de nombreux médecins de famille.
Dr Ian Banks, président du European Men's Health Forum, a fait remarqué que “jusqu’à présent, il n’existait aucune étude scientifique démontrant que les hommes souffrant de problèmes de santé consultent tardivement, et si oui, pour quelles raisons. De plus, nous ne savons pas comment sensibiliser les hommes à ce problème“.
En matière de santé, les hommes et les femmes réagissent différemment
Afin d’améliorer la situation, il est nécessaire de faire prendre conscience aux hommes de l’importance de la santé. Un tel changement des mentalités implique le développement de la médecine différenciée selon le sexe, notamment de l’andrologie. Il est essentiel de rompre avec les mythes et les malentendus qui entourent les troubles de la prostate. Dr Banks explique qu’il est important de mieux informer les patients des possibilités thérapeutiques et d’améliorer la communication entre le médecin et son patient. La diffusion d’informations doit tenir compte des spécificités masculines car en matière de santé, les hommes n’assimilent pas les informations de la même manière que les femmes.
Une bonne communication est essentielle entre le médecin et son patient
L’étude PROBE a démontré que les médecins et leurs patients ont une perception différente de l’HBP et de son traitement. Seuls 58% des urologues pensaient que leurs patients avaient compris que l’hyperplasie bénigne de la prostate est une maladie évolutive. En revanche, 50 à 60% des patients craignaient l’apparition d’une rétention urinaire aiguë ou la nécessité d’une opération. De plus, 75% des patients privilégiaient un médicament qui permet de réduire le risque d’une intervention chirurgicale plutôt qu’un médicament visant à soulager rapidement les symptômes.
Lors d’un sondage en ligne au cours duquel les hommes pouvaient poser des questions sur les maladies de la prostate et leurs symptômes, la question qui revenait le plus souvent portait sur la fréquence des mictions. La question la moins posée concernait la présence de sang dans le sperme. C’est là tout l’inverse des priorités fixées par les urologues. En effet, les urologues considèrent la présence de sang dans le liquide séminal ou dans l’urine comme un signe alarmant devant faire l’objet d’examens médicaux. Alors pourquoi les patients inversent-ils l’importance de ces signes? Parce que pour eux, l’augmentation de la fréquence des mictions est source d’inconfort au quotidien.
Quand la fonction sexuelle et la qualité de vie diminuent
L’hyperplasie bénigne de la prostate est une maladie évolutive. Le risque de développer une HBP augmente avec l’âge. Elle touche environ la moitié des hommes de plus de 60 ans et 90% de ceux de plus de 85 ans. L’augmentation du volume de la prostate provoque une sténose de l’urètre. Les complications possibles de la maladie, telles que des dysfonctionnements sexuels ou des troubles urinaires, sont sources d’inconfort au quotidien et entrainent souvent des troubles du sommeil (nycturie), comme l’a souligné le Dr Marberger. D’autres complications comme la rétention urinaire aiguë ou encore la nécessité d’une intervention chirurgicale sont autant d’autres facteurs qui augmentent la souffrance des patients.
Un traitement combiné bénéfique à long terme
Les extraits de plantes qui entrent dans la composition des médicaments phytothérapeutiques jouent un rôle très important dans le traitement des symptômes modérés de l’hyperplasie bénigne de la prostate. Les extraits les plus utilisés sont ceux provenant des fruits du palmier nain, de l’écorce du prunier d’Afrique, des racines d’orties et des pépins de courge ainsi que les préparations à base de pollen de seigle. Globalement, les produits phytothérapeutiques atteignent un bon niveau d’efficacité en n’entrainant pas ou très peu d’effets secondaires.
Un faible pourcentage de patients présente une nette sténose de l’urètre provoquée par l’augmentation du volume de la prostate et doit subir d’emblée une intervention chirurgicale.
A ce jour, il existe deux classes de substances utilisées dans le traitement médicamenteux de l’HBP: les alpha-bloquants et les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase, ou encore l’association des deux. Les alpha-bloquants soulagent les symptômes en l’espace de quelques jours mais n’empêchent pas l’augmentation du volume de la prostate. Lors du traitement par un inhibiteur de la 5-alpha-réductase, l’amélioration des symptômes est certes plus lente, mais ce traitement permet de réduire le volume de la prostate et garantit ainsi une amélioration des symptômes à long terme.
Nous savons depuis quelques années déjà qu’un traitement combiné permet de freiner l’évolution d’une HBP plus efficacement que l’utilisation d’une seule substance (monothérapie).
Lors du World Congress on Men’s Health, l’urologue Dr Claus G. Roehrborn du University of Texas Southwestern Medical Center à Dallas a présenté les résultats d’une étude récente concernant le traitement combiné. Cette étude a une nouvelle fois démontré que, par rapport à une monothérapie par un alpha-bloquant ou un inhibiteur de la réductase, le traitement associant ces deux substances permet une amélioration plus rapide et légèrement plus forte des symptômes tout en ralentissant nettement l’augmentation de volume de la prostate.
12.11.2009